Femmes battues

Selon l’Organisation des Nations unies (ONU), la violence à l’égard des femmes constitue l’une des violations des droits humains les plus répandues dans le monde.

L’Assemblée générale de l’ONU a adopté en 1993 la Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Elle définit la violence à l’égard des femmes comme tous les “actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée” (article 1er).

Ces violences peuvent prendre des formes très diverses :

  • violences domestiques (coups, violences psychologiques, viol conjugal, féminicide) ;
  • harcèlement ou agression sexuelle (viol, avances sexuelles non désirées, harcèlement dans la rue, cyber-harcèlement) ;
  • mariage précoce et forcé  ;
  • mutilation génitale féminine ;
  • trafic d’êtres humains (esclavage, exploitation sexuelle).

 

 

La déclaration des Nations unies lie explicitement ces violences aux rapports de force historiquement inégaux entre femmes et hommes, lesquels ont abouti à la domination et à la discrimination des femmes par les hommes, ainsi qu’au ralentissement de la  promotion des femmes.

La violence en ligne ou numérique (cyber-harcèlement) est une forme de violence assez récente qui se développe. Les menaces de viol, les injures sexistes et autres invectives font partie du quotidien de nombreuses femmes et filles sur le Web.

Référence : https://www.ohchr.org/FR/ProfessionalInterest/Pages/ViolenceAgainstWomen.aspx

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Source Stock – google

Pour en savoir plus

Les seules données disponibles datent de 2011 et 2014, cf site internet de la ministre de la promotion de la femme et de la famille
(http://www.minproff.cm/the-ministry/organigramme/dpsf/violence-basee-sur-le-genre/ ).

Aucune donnée disponible sur les féminicides.

 D’où l’urgence de disposer de données –) Comment peut-on éliminer les violences faites aux femmes si on ne fait pas collectivement l’effort de quantifier le phénomène? Une femme tuée sous les coups ne compte pas?

Voici les seuls éléments disponibles (publiés par le ministère MINPROFF)

2 importantes enquêtes intégrant les violences faites aux femmes ont été conduites au Cameroun. Il s’agit de : l’EDS- MICS 2011 et MICS 5 de 2014.  Les deux évoquent l’ampleur du phénomène.

a- L’enquête démographique et de santé à indicateurs multiples de 2011 fournit les données suivantes :

  • Depuis l’âge de 15 ans, plus de la moitié des femmes (55%) ont subi des violences physiques, principalement exercées par leur mari / partenaire actuel ou le plus récent, mais aussi par la mère / femme du père, le père / mari de la mère …
  • Parmi les femmes ayant déjà eu des rapports sexuels, 20% ont été forcées à avoir leur premier rapport sexuel ; en particulier, celles ayant eu des rapports avant l’âge de 15 ans (30%) ;
  • Dans l’ensemble, 34% des femmes de 15 à 49 ans ont subi seulement des violences, 8%  des violences sexuelles, et 21% à la fois des violences physiques et sexuelles ;
  • Parmi les femmes enceintes ou qui l’ont été, 14% ont subi des violences pendant la grossesse ;
    parmi les femmes qui ont déjà été en union, 60% ont subi des violences physiques sexuelles ou émotionnelles de la part de leur mari actuel ou le plus récent.

b-  S’agissant de l’EDS-MICS 5 de 2014, les variables ciblés concernent notamment :
— les mariages précoces ; les attitudes envers les violences domestiques ;
— les violences conjugales à l’égard de la femme selon les femmes ;
–  les violences conjugales à l’égard de la femme selon les maris / partenaires.

Les faits relevés sont les suivants :

–  Parmi les femmes âgées de 15-49 ans, une femme sur dix (11%) s’est mariée avant l’âge de 15 ans ;
–  Chez les femmes de 20 à 29 ans, environ une femme sur huit (13%) s’est mariée avant l’âge de 15 ans ;
–  Trois femmes sur huit (36%) se sont mariées avant l’usage de 18 ans ;
–  31% de femmes déclarent ont subi des violences physiques, dont 13% « souvent » et 24% « parfois » ;
–  14% ont assuré des violences sexuelles dont 3% « souvent » et 11% « parfois » ;
–  47% de femmes / filles ont connu des violences émotionnelles dont 23% « souvent » et 35% « parfois » ;
–  31% d’hommes reconnaissent avoir exercé des violences physiques sur leurs femmes (dont 8% « souvent » et 27% « parfois »).

Les régions septentrionales semblent globalement être, en plus de celle de l’Est, les plus concernées par les VBG. En effet, pour toutes formes de violences confondues à l’égard des femmes et des filles, les statistiques révèlent 60% pour la Région de l’Extrême-Nord, 53% pour celle du Nord et 43% pour la Région de l’Adamaoua.

Selon quelques autres enquêtes et études menées sur le plan National, il résulte qu’il n’y a pas d’espace scénique spécifique aux VBG. On peut toutefois relever qu’elles se pratiquent dans la famille, en milieu professionnel, scolaire et même dans la rue. Elles peuvent être perpétrées par le conjoint, le partenaire, les membres de la famille, les employeurs, le corps enseignant ou médical, les forces de maintien de l’ordre, des agresseurs connus ou inconnus.”