J’ai treize ans. Comment on sait si c’est du viol?
Le viol est un acte sexuel, commis sans le consentement de la victime (avec contrainte physique ou psychologique, menace, violence ou surprise). Il se caractérise par une pénétration (vaginale, anale ou buccale) par le sexe, un doigt ou un objet. Une fellation forcée est aussi un viol. Il peut être commis par toute personne connue ou inconnue de la victime. C’est un crime à dénoncer et condamner. Il ne doit pas rester tabou.
Référence ONU Femmes : https://www.unwomen.org/fr/what-we-do/ending-violence-against-women/faqs/types-of-violence#:~:text=Viol,ou%20lors%20de%20conflits%20arm%C3%A9s.
Qu’entend-on par culture du viol?
Il s’agit d’un environnement social favorisant la normalisation et la justification de la violence sexuelle. Elle est enracinée dans le patriarcat et est alimentée par la persistance des inégalités entre les sexes et les préjugés se rapportant au genre et à la sexualité. ONU Femmes formule des recommandations pour lutter contre la culture du viol.
Référence ONU Femmes : https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2019/11/compilation-ways-you-can-stand-against-rape-culture
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Quelle est la différence entre le viol et l’agression sexuelle ?
S’il n’y a pas eu pénétration, il n’y a pas viol mais agression sexuelle.
- Harcèlement sexuel : le Code pénal (article 302-1) prévoit ceci :
(1) Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à un (01) an et d’une amende de cent mille (100 000) à un million (1 000 000) de francs, quinconque, usant de l’autorité que lui confère sa position, harcèle autrui en donnant des ordres, proférant des menaces, imposant des contraintes ou exerçant des pressions dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle.
(2) La peine est un emprisonnement de un (01) à trois (03) ans, si la victime est une personne mineure.
Que dit la loi concernant le viol ?
L’article 296 du code pénal définit le viol comme le fait de celui qui contraint une personne, même pubère, à l’aide de violences physiques ou morales, à avoir des relations sexuelles avec lui.
Pour que l’auteur du viol que tu as subie soit poursuivi en justice, et qu’il soit condamné pour son acte, tu dois porter plainte.
Il risque en principe entre 5 et 10 ans de prison et la peine est doublée si la personne coupable a autorité sur la victime (garde légale ou coutumière), si elle est fonctionnaire ou ministre du culte, ou s’il y a eu l’aide d’une ou de plusieurs personnes.
La plainte doit être déposée dans un délai de trois ans après le délit.
— Il faut prouver qu’il y a eu viol.
— Il faut présenter un certificat médical.
Pour ton information complémentaire, sache que l’article 34 de la Convention internationale relative aux droits de l’Enfant stipule que l’Etat doit « protéger l’enfant contre toutes les formes d’exploitation sexuelle et de violence sexuelle ». Le Cameroun a ratifié ce texte et doit l’appliquer dans les faits.
Après un viol, qu’est-ce qu’on fait?
Tu peux appeler la police pour obtenir de l’aide. Tu dois en parler à tes parents. Ils peuvent t’accompagner pour porter plainte au commissariat contre l’auteur des faits. C’est très important de ne pas rester silencieuse et de te faire aider.
Mon oncle me touche parfois en disant qu’il n’y a rien de mal, mais ça me met mal à l’aise.
Ton corps t’appartient et personne n’a le droit d’y toucher sans ton consentement. Si tu t’interroges sur la normalité de contacts physiques, peut-être cela vaut la peine d’en parler. Ne reste pas seule à te questionner, et parles-en à quelqu’un de confiance autour de toi.
Tu peux nous contacter, nous sommes là pour t’aider.
Le consentement, c’est quoi ?
Réponse de ONU Femmes : En matière de consentement, il n’y a pas de « frontières floues ».
Dès le plus jeune âge, les enfants doivent apprendre l’importance du consentement. C’est une partie intégrante d’une éducation complète à la sexualité visant à éduquer les gens sur leurs droits. Le consentement, c’est le point de départ pour le respect !
https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2019/11/feature-consent-no-blurred-lines
Pourquoi le consentement est-il important ?
Réponse de ONU Femmes : Chaque personne a ses propres limites, et chacun mérite de se faire respecter.
Le consentement vise à créer un espace favorable à des relations sexuelles sans danger.
Plus important encore, le consentement compte parce que son absence peut être synonyme de violence domestique, de viol ou d’agression sexuelle – des crimes punissables par la loi.
https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2019/11/feature-consent-no-blurred-lines
On m’a dit que ce qui m’est arrivé est entièrement de ma faute…
La personne agressée ou violée n’est JAMAIS responsable de l’agression, du viol.
Peu importe ce que tu portais, où tu te trouvais, ce que tu as dit ou ce que tu as fait, absolument rien n’excuse ce que tu as subi. Ce n’est pas ta faute.
C’est vrai qu’on entend souvent : comment tu étais habillée ? Qu’est-ce que tu faisais là-bas ? Pourquoi tu es sortie tard le soir ? Il n’arrive rien aux filles bien, aux filles sages qui restent chez elles …
Tu n’es en aucun cas responsable. La culpabilité doit changer de camp…
N’hésite pas à nous contacter, nous sommes là pour toi…
Comment aider une amie qui a été violée ?
Le plus important est d’abord d’écouter ce qu’elle vit, sans le·la juger. Tu peux lui rappeler que ce n’est pas sa faute, la féliciter d’avoir parlé et l’encourager à continuer. Tu peux lui demander comment l’aider, ce qu’elle aimerait, et l’accompagner dans ses démarches.
Tu peux aussi contacter LDF si tu penses que c’est la meilleure chose à faire.
J’en ai parlé mais personne ne m’a pas crue
Il est difficile de dire qu’on a été victime de viol surtout dans un contexte social où la sexualité est un sujet tabou, où la culture du viol est banalisée. Bravo de l’avoir fait. C’est important d’en parler. Tu n’as pas à rester seule avec ça et tu as le droit d’être crue.
Sache que nous pouvons te mettre en relation avec une) professionnel(le) qui t’écoutera et saura t’aider. Nous sommes là pour toi.
Pour ton information, c’est pour aider les victimes à porter pliainte au commissarait et à empêcher que l’agresseur commette encore son acte que nous recherchons des référents violence dans les quartiers. C’est ainsi qu’on permettra à la honte de changer de camp un jour.
J’ai été violée mais mes parents ont préféré régler ça à l’amiable. Je me sens doublement sale. Je suis traumatisée.
Les agresseurs profitent de ce système pour ne pas être inquiétés et les familles pour essayer de préserver socialement leur honneur.
Cel système ne tient pas compte de la souffrance de la victime.
La honte doit changer de camp. Absolument!
Sache que c’est toujours possible de nous contacter pour en parler.
Je vois des choses qui me dérangent et je ne sais pas quoi faire?
Témoin, victime ou juste pour mieux comprendre, tu peux nous contacter. Nous devons tous ensemble faire preuve de vigilance pour prévenir les viols et agressions sexuelles. Chacun à son niveau doit agir. Ce n’est qu’ainsi que la culture du viol finira par changer de camp.
Nous sommes là pour en parler avec toi.
Pour en savoir plus
Selon une récente étude de santé publique, sur une population de 37.719 filles et femmes camerounaises, 5,2% ont été victimes de viols, et près qu’un quart avait moins de 10 ans au moment du viol.
ONU Femmes : 16 façons de lutter contre le viol.
https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2019/11/compilation-ways-you-can-stand-against-rape-culture
(En cours de complément)
BONNES PRATIQUES – Des exemples
Gabon
Un numéro d’urgence pour les femmes victimes de violences : 2021
Afin de lutter contre le fléau des violences faites aux femmes, le Gabon se dote d’un numéro d’urgence, le 14-04. Désormais tous les Gabonais témoins de ces violences peuvent composer ce numéro.
(En cours de complément)