L’équipe projet est très heureuse d’annoncer que l’antenne de LDF est sur pied depuis un an. Elle s’appelle ASAFF (Association de soutien et d’aide aux femmes et aux filles).
Il a fallu du temps à l’équipe pour obtenir l’autorisation de créer cette antenne. Les rouages de l’administration n’ont pas été facilitants.
Conformément à ses Statuts, l’Association a pour objectifs de :
- Mettre à la disposition des filles et des femmes une plate-forme juridique dédiée
- Proposer aux femmes victimes de violences un accompagnement en ligne
- Organiser des événements, rencontres, débats, pour libérer la parole, contribuer à la conscientisation, lutter contre le fléau des violences faites aux femmes
Libérer la parole n’est pas un processus facile lorsque la pression sociale et familiale oblige la femme battue à endurer, à pardonner à son bourreau, à être davantage servile pour éviter les violences. Le mariage restant considéré comme l’accomplissement suprême, une femme battue a honte d’avoir raté son mariage, se sent coupable et préfère garder le silence. La double peine.
L’association a accompagné une dizaine de femmes : soutien psychologique et juridique.
Des femmes ont également signalé la situation de leur soeur.
Ainsi, nous commençons à être identifiés et souhaitons renforcer notre visibilité.
L’association considère par ailleurs que le soutien peut également passer par la formation à un métier dans le but par exemple d’assurer l’émancipation économique des jeunes filles vulnérables, un levier pour prévenir la prostitution. Comme on le sait, la déscolarisation et l’absence de perspectives professionnelles peuvent les conduire à rester sous la dépendance économique ou l’emprise psychologique d’un homme violent.
Rester avec un homme violent parce que l’on n’a rien à manger, ou aucune perspective professionnelle, c’est bien entendu « Dangereux », c’est ouvrir la porte à la maltraitance, aux humiliations, aux coups… Un piège qui peut être fatal !
3 jeunes filles ont ainsi été formées au métier de la couture. Cela a un coût : acquisition de matériels, rémunération de la couturière.
1 jeune fille passionnée par le digital suit une formation dans ce secteur. Cela aussi a un coût.
L’association souhaite nouer de nombreux partenariats avec des professionnels : coiffeuses, couturières, restauration, digital/informatique, etc…
Un métier, une formation pour prévenir les violences ! Nous y croyons fortement.
Pour permettre à ces jeunes filles de rêver, de voir le champ des possibles, de déployer leurs ailes le plus loin possible de la violence.
Durant ses premiers mois d’existence, l’association s’est attelée à :
- La recherche de professionnels prêts à s’engager auprès de nous : gynécologues, sage- femmes, spécialistes de la santé mentale
- La structuration de ses pôles régionaux
- La recherche de partenariats avec les institutions publiques concernées par nos champs d’intervention
- La recherche de partenariats avec des associations soeurs
- Travailler sur sa visibilité
L’ASAFF organise également des actions de sensibilisation dans le cadre des journées internationales relatives aux droits des femmes et des filles.
Ces actions portent aussi sur la nécessité de compter les féminicides, les viols. Compter, c’est déjà prendre le fléau au sérieux, c’est déjà l’ancrer véritablement dans la politique publique des droits des femmes.
Lorsque des chiffres sont avancés, ils masquent de manière insupportable la réalité des violences faites aux femmes au Cameroun.
Aidez-nous à changer cette situation.
Pensons à nos soeurs, mères, tantes, cousines, amies, voisines… mortes sous les coups !
Pensons aux orphelins des féminicides.
Ensemble, nous pouvons compter les féminicides, sensibiliser, dire STOP ça suffit, demander de mettre fin à la culture de l’impunité.
Equipe projet d’ASAFF par régions :
La région Centre est pilotée par : M. Wilfried Tiam, délégué médical
La région Littoral par : Mme Hélène Fonou, juriste
La région Ouest par : Mme Diane Stéphanie Kamdem Ngaguem, Enseignante et Directrice et d’école
La région Grand Nord est pilotée par :
Mme Carole Njiomouo Langa, Pr en Etudes africaines, Université de Maroua
Et Mme Carole Bela, Etudiante à l’Université de Maroua
Ces dernières (les « Carole » :-)) se mobilisent en particulier pour :
- Sensibiliser à la lutte contre les mariages précoces qui induisent : déscolarisation, accouchements difficiles, problèmes de santé, dépendance/violence économique
- Faciliter la libération de la parole des femmes victimes de violences
- Le soutien psychologique : la pression familiale et sociale peut avoir des effets sur la santé mentale
Ces actions sont menées en partenariat avec le Service des affaires sociales de Maroua. Son responsable est un homme engagé, formidable !
Nous tenons à saluer la qualité de ce partenariat.