La honte ne tue pas, les coups tuent

Tu reçois des coups, ça fait mal, tu te sens moins que rien. Parfois tu es battue, « corrigée » devant tes enfants. Le regard de ces témoins aggrave ta souffrance. Tu veux les protéger de ces scènes de violence mais la honte du qu’en dira t-on t’en empêche.

Tu as essayé d’en parler à ta famille, à tes amies. Elles te mettent la pression. Tu te dis qu’ils ont raison : Tu vas aller où ? Tu vas laisser les enfants à qui? On ne quitte pas son foyer violent pour une gifle, pour un bras cassé…Sois docile, ne l’énerve pas, ne lui répond plus. Veille à ne plus brûler la nourriture. Tu verras, il va finir par se calmer, il va finir par être fatigué de te battre…Une femme doit supporter, c’est le mariage… Qui n’est pas passée par là? Tu crois que les autres femmes font même comment?

Le prêtre ou l’iman que tu as consulté te dit qu’il va prier pour ton foyer, que tout ira bien…Mais tu réalises que les coups ne s’arrêtent pas. Tu as de plus en plus peur pour ta vie, tu te sens seule. Lorsque tu regardes tes enfants, tu te dis que tu dois tenir bon pour eux.

Tu as honte d’en parler à tes proches, tu as honte de toi, tu te sens sale, laide… Ton être tout entier s’assèche.

Mais parfois une part de toi t’alerte : Ne supporte plus, pense justement à tes enfants…Si tu n’es plus là, qui s’en occupera? Seront-ils heureux avec la prochaine épouse?

Mais la honte, la pression sociale sont plus fortes –) tu veux continuer de supporter, c’est ce que la société te demande, non?

C’est le brouillard dans ta tête, c’est normal ce brouillard. Tu es déprimée, c’est normal.

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Sache que tu n’es pas seule.

Pense à tes enfants, pense à ta vie. Tu es une survivante.

Au fond de toi tu sais que la honte ne tue pas, mais que les coups tuent.

Trop d’enfants orphelins. Trop de familles endeuillées…

Ensemble disons STOP. La vie des femmes compte.

Les Camerounaises, c’est la moitié de la population du Cameroun.

 

 

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